Constat :
La France est apparemment bloquée dans son fonctionnement politique et à risque sur les plans économique et social. Cela dans un contexte de crises mondiales géopolitiques, économiques, écologiques et sociales (inégalité, pauvreté, migration, …)
Les Français sont embarqués sur un même bateau, et plus largement tous les êtres humains sont embarqués sur une même flottille, voguant sur un océan de plus en plus chaotique où les bateaux se fragilisent et s'entrechoquent.
Pourquoi ces crises ?
Analyse du Moi au Collectif
Qui sommes-nous individuellement ?
Nous sommes chacun d'entre nous des êtres formés d'un corps, de pensées, d'émotions et d'une dimension spirituelle.
Nous avons tous conscience de notre corps mais ne le respectons pas tous convenablement pour des raisons que nous maîtrisons plus ou moins. Nous pouvons par exemple avoir les moyens de bien l'entretenir mais le négliger par la malbouffe, par manque de volonté ou par ignorance à cause de l'environnement familial.
Nous avons tous accès à l'immense champ de nos pensées mais l'exploitons de façon très variable. Nous pouvons par exemple être sous forte influence de notre environnement, à la recherche du plaisir immédiat, en se laissant guider par son instinct. Où nous pouvons être curieux, analyser les situations avec esprit critique et prendre des décisions en se reposant à la fois sur son instinct et sa réflexion.
Tout le monde vit des émotions mais en est pas toujours conscient et les maîtrise plus ou moins. Face à une situation irritante, certains vont se laisser emporter par la colère et le désir d'agression, d'autres vont voir cette colère monter, la maîtriser et réagir plus posément.
Enfin, tout le monde n'est pas ouvert à la notion de dimension spirituelle, et parmi les personnes ouvertes à cette part de nous-mêmes, la progression sur la voie spirituelle est très variée et peut parfois déboucher sur des fausses pistes. Développer sa dimension spirituelle est extrêmement important parce que cela permet de développer sa capacité à maîtriser son corps, ses pensées et ses émotions et à s'ouvrir au collectif.
Venons-en au Collectif
Ce Moi rapidement décrit ci-dessus vis en interaction avec d'autres êtres dans le cadre de cercles concentriques (foyer, voisinage, quartier ou village, etc …) ou de divers réseaux (famille, monde professionnel, autre milieu) qui forment les nations et plus globalement la civilisation humaine.
À la variabilité de la maîtrise de soi présentée plus haut s'ajoute la variabilité de la qualité du vivre ensemble à chaque échelon de l'humanité. Chacun d'entre nous joue un rôle dans ce vivre ensemble. Je peux par exemple être égoïste et au relationnel difficile ou bienveillant et animateur vertueux de mon environnement proche. Je peux être un leader d'opinion, homme politique ou chef d'entreprise qui ne défend que les intérêts de son camp ou qui contribue à l'harmonie bien au-delà. Je peux avoir un esprit de clan ou agir comme citoyen du monde.
Ces crises politiques, géopolitiques, économiques, sociales et écologiques s'expliquent principalement par l'addition des comportements négatifs individuels et collectifs suivants : manque de respect de notre corps, mauvaise ou insuffisante exploitation de nos pensées, manque de maîtrise de nos émotions, insuffisante prise en compte de notre dimension spirituelle, qualité insuffisante de nos vies relationnelles et de la contribution au vivre ensemble à tous les niveaux.
Par exemple, par avidité, des chefs d'entreprise et leurs collaborateurs poussent leurs clients à consommer des choses inutiles et aux effets de santé délétères fabriquées au moindre coût et avec un impact écologique négatif ; des hommes politiques par intérêt se laissent influencer par les lobbies et encouragent par la loi ces pratiques ; nous, consommateurs, par un mélange d'ignorance, de manque d'esprit critique et d'égocentrisme consommons irraisonnablement ces produits inutiles et néfastes ; à l'autre bout du monde les conditions de travail et l’environnement en pâtissent ; cela a des retombées sur des populations locales sur les plans sanitaires, économiques et sociaux, et pousse à la radicalisation politique et religieuse et à l'émigration vers ce qui leur semble être l'eldorado des pays occidentaux ou d'autres hommes politiques exploitent l'immigration pour manipuler l'opinion, etc …
Nous pourrions multiplier ainsi les exemples de boucles de rétroaction qui prennent source dans des comportements négatifs qui provoquent des crises qui s'additionnent à d'autres et qui les amplifient, alimentées à chaque étape par des comportements individuels ou collectifs négatifs.
Proposition de solution
Une solution à ces crises devient alors évidente.
Nous devons à chaque niveau développer nos sens de la responsabilité sociétale, c'est-à-dire nos capacités à avoir des comportements positifs autant sur le plan personnel que sur le plan collectif, afin de construire collectivement en bonne intelligence des solutions à ces crises.
Il existe la notion de RSE qui signifie Responsabilité Sociétale des Entreprises qui est réglementée, en particulier en Europe, et qui amène progressivement les entreprises à avoir des comportements positifs. Il y a certes des lenteurs, des contournements, des tricheries et manipulations de l’information comme le greenwashing, et des lobbies qui s'y opposent, mais petit à petit cette notion s'est imposée au monde économique et progresse en impact positif et en exigence.
Pourquoi pas alors les notions de :
- RSO pour Responsabilité Sociétale des Organisations qui concernerait toutes les autres formes de collectif (associations, services publics, …)
- RSI pour Responsabilité Sociétale des Individus
- RSP pour Responsabilité Sociétale des femmes et hommes Politiques
- RSN pour Responsabilité Sociétale des Nations
Dans le cas de la crise politique française actuelle, suite à la démission du gouvernement Barnier et dans le contexte de difficulté à réunir une majorité à l'Assemblée Nationale, l’évaluation en toute transparence de la RSP de chaque député par un organisme apolitique et neutre, sur des critères comme son investissement dans son rôle de député, sa transparence, ces votes en faveur de lois alignées avec les ODD (Objectif de Développement Durable de l'ONU), sa contribution au bon fonctionnement des institutions, etc … permettrait de favoriser les comportements positifs des députés, au bénéfice de ses électeurs, de la nation, de l'Europe et de notre civilisation.
La prise en main par un groupe de citoyens représentatifs de la population de la définition du référentiel, de l’instance et des moyens d'évaluation de la Responsabilité Sociétale des femmes et hommes Politiques (RSP), permettrait, si elle est bien conçue, de compléter les élections législatives qui ont accouché d’une situation qui semble inextricable par un dispositif responsabilisant les élus.
Passage à l'action
La première étape consisterait à définir comment établir les référentiels, les instances et les moyens d'évaluation de la Responsabilité Sociétale des Organisations RSO), des Individus (RSI), des femmes et hommes Politiques (RSP) et des Nations (RSN).
Une fois ces critères d'évaluation définis, ils pourraient être l'objet d’une campagne internationale de sensibilisation de la population à la responsabilité sociétale et, pour les personnes les plus motivées, d’initiation et de formation sur ces sujets.
On pourrait pour cela, s'inspirer de la démarche de La Fresque du Climat qui a, à début décembre 2024, touché 1,9 million de citoyens, dans 167 pays avec l’implication de 87 000 dans 45 langues
Si une majorité d’acteurs, par l’évaluation de la Responsabilité Sociétale de chaque partie prenante, prennent conscience qu’ils sont embarqués sur un même bateau et une même flottille, et sont incités à prendre soin d’eux-mêmes et de la cohabitation avec leurs voisins, nous affronterions beaucoup mieux les tempêtes en cours et celles qui se profilent et nous pourrions espérer les atténuer.
Si cette approche vous séduit, commentez et diffusez cet article et parlez-en autour de vous.
Didier - Citoyen du Monde
Les commentaires récents